Premier volontaire togolais à effectuer son service civique chez TERRE D’ECHANGES, Giovanni VONDOLY, 25 ans, est arrivé en France en novembre 2018, pour une durée de 8 mois. Découvrez son incroyable parcours, de sa scolarité, à Lomé, à son quotidien, à Poitiers.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Giovanni VONDOLY, j’ai 25 ans, et je suis originaire de la capitale du Togo, Lomé (Région maritime).
Je suis sans doute l’un des rares « enfants uniques » du Togo. Ma mère était une commerçante béninoise. Et mon père travaillait au sein de la SAZOF (Société d’Administration de la Zone Franche). Malheureusement, j’ai perdu ma mère en 2009, à quelques mois du baccalauréat, et mon père le 24 décembre 2015.
Quel est ton parcours scolaire / universitaire ?
Après l’obtention de mon baccalauréat, en 2009, j’ai eu du mal à poursuivre mes études universitaires. J’ai suivi deux années d’études à la faculté de droit, puis deux années à la faculté de sociologie. J’ai ensuite décidé de me former à la gestion associative, avant de prendre la direction du Sénégal, pour suivre une formation sur le leadership civic.
Quel est ton parcours associatif ?
Je suis engagé associativement depuis mes 17 ans. Chez JAIMESUD tout d’abord (Jeunes Ambassadeurs internationaux pour un Monde éclairé, solidaire et uni pour le Développement), où j’ai notamment contribué à l’installation d’un centre informatique, et à la rénovation d’un bâtiment scolaire en milieu rural.
En 2013, j’ai intégré le pôle « Education et protection de la petite enfance » de l’ONG UJPOD (Union des Jeunes Pour le Développement), qui a mené des projets d’éducation pour tous, ou encore de construction de bâtiment scolaire en zone rurale.
Enfin, de 2017 à 2018, j’ai été représentant de l’association française DAISSI (Diabète, Action solidaire et Solidarité internationale), où j’ai participé à la réalisation d’un projet de sensibilisation sur le diabète.
Pour quelles raisons as-tu décider de t’engager en service civique ?
Je souhaitais m’engager associativement à l’international, pour comprendre le fonctionnement d’une association hors du Togo. Je souhaitais aussi partir du Togo pour découvrir la culture française et vivre une expérience humaine hors de mes frontières.
Le monde associatif m’attire parce que j’apprécie la diversité des projets et la rencontre avec les populations. Il m’a permis d’apprendre beaucoup de choses et d’acquérir de nouvelles compétences, notamment en gestion de projet. Mais le monde associatif m’a aussi offert plusieurs opportunités, dont cette mission de service civique.
Pour l’ensemble de ces raisons, le monde associatif est un peu ma deuxième famille.
Comment as-tu préparé ton départ du Togo ?
En tant que volontaire international, il a fallu prêter serment d’engagement auprès de l’Agence nationale du Volontariat au Togo (ANVT).
J’ai suivi un certain nombre de formations, à quelques jours de mon départ. J’ai aussi fait quelques achats : tuniques et habits togolais, farine de maïs, Sodabi (spécialité togolaise) et pâte d’arachide, entre autres.
Il me semblait important d’apporter quelques cadeaux aux membres de TERRE D’ECHANGES, qui m’accueille, mais également de Cool’eurs du Monde, qui nous a mis en relation. Sans oublier mes quelques amis présents en France.
J’ai passé ma dernière soirée au Togo autour d’un repas, entouré de mes amis.
Comment s’est déroulée ton arrivée en France ?
Tout s’est bien passé ! C’était la première fois que j’embarquais à bord d’un vol Air France.
A l’arrivée à l’aéroport Charles-de-Gaulle, à Paris, j’ai dû prendre une correspondance pour Bordeaux. Et je dois dire que j’étais un peu perdu. C’était la première fois que je voyais un si grand aéroport : je me rappelle en avoir fait le tour. Je me suis finalement renseigné auprès des hôtesses et j’ai suivi les indications pour trouver mon chemin.
Une fois à Bordeaux, les membres de Cool’eurs du monde nous ont accueillis, les autres volontaires et moi. Lors du trajet jusqu’à notre lieu d’hébergement, j’ai « tenu » quelques minutes pour regarder le paysage. Et « poufff » : je me suis endormi.
Pendant plusieurs semaines, à Montalivet (33), j’ai eu l’occasion de rencontrer d’autres volontaires, français et internationaux.
T’es-tu facilement adapté au pays ?
Entre le changement de climat et d’environnement… les premiers jours ont été un peu difficiles. Il m’a fallu quelques jours pour m’adapter.
Tout est différent par rapport au Togo : le niveau et le coût de la vie, les infrastructures, les paysages, l’architecture, la nature, la météo… qui est variable. La prise en charge sociale, également…
La culture française et les rencontres que je fais au quotidien sont les deux choses qui me plaisent le plus en France aujourd’hui. La joie de vivre, la chaleur humaine et le soleil sont les trois choses qui me manquent le plus du Togo. Sans oublier mes amis.
Comment se déroule ta mission ?
Mon intégration au sein de TERRE D’ECHANGES s’est très bien passée. J’ai été accueilli par mon tuteur, Pierre, ainsi qu’une ancienne volontaire, Désirée. J’ai aussi passé quelques jours au sein de la famille du vice-président, Lhomé. Lucas, un autre ancien volontaire, m’a transmis un certain nombre d’informations pratiques. Au quotidien, je travaille beaucoup avec Marie, la présidente de TERRE D’ECHANGES.
Je vis véritablement au rythme de l’association. Je participe à l’organisation d’événements : Assemblée générale, soirées Togo… J’assure des permanences au local de l’association, et je participe à des ateliers de soutien scolaire auprès d’élèves de la maison de quartier des Trois-Cités, à Poitiers. J’assiste à des réunions avec des partenaires. Mais le plus gros de mes activités consiste à coorganiser des ateliers d’écriture dans les collèges et lycées du département, en compagnie du vice-président, Lhomé.
Quel bilan dresses-tu, 4 mois après le début de ta mission ?
Je dresse un bilan assez positif. J’ai pu faire beaucoup de choses qui rentrent dans le cadre de ma mission. Je suis très satisfait personnellement, j’espère que c’est un sentiment partagé par les membres de l’association.
Le week-end, j’essaie de sortir de Poitiers, pour partir à la découverte de Paris, Bordeaux ou encore Reims, chez des amis. J’ai envie de visiter la France. Certains week-ends, je participe à des événements à Bordeaux. J’étais aussi à Châtellerault, un dimanche, pour un baptême de patinage sur glace. On a bien rigolé !
Giovanni, à gauche, avec ses amis, volontaires internationaux.
Envisages-tu de rester (ou de revenir) en France ?
Je suis à Poitiers jusqu’au 10 juin 2019. Je n’envisage pas de rester en France.
Je n’exclus pas de revenir, pour des études ou pour me former. Mais il faut absolument que je valorise tout ce que j’ai appris ici auprès de la population togolaise, une fois rentré.
J’ai beaucoup de projets en vue pour la suite, dont des projets de création d’une ferme agro-écologique, de gastronomie africaine avec des amis, au Togo, ou encore la mise en place d’un élevage de porcs.
Que souhaiterais-tu dire pour conclure ?
J’en profite pour dire un GRAND MERCI à toutes les personnes qui m’accompagnent pendant cette aventure.
Un GRAND MERCI à l’Agence nationale de volontariat au Togo (ANVT), France Volontaires et Cool’eurs du Monde d’avoir mis en place ce projet pour que nous puissions effectuer ce voyage.
Je tiens à remercier les membres de TERRE D’ECHANGES, également :
Mon tuteur, Pierre, qui m’a accueilli dès mes premiers jours à Poitiers, et dans les Deux-Sèvres ;
Marie, la présidente de l’association, avec qui je passe de très bons moments ;
Lhomé, le vice-président de l’association, ainsi que sa famille, qui m’a accueilli à plusieurs reprises. Avec une mention spéciale à Thaïs, ma professeure de patinage, ainsi que les autres bouts de chou de la famille.
Je voudrais aussi remercier l’ensemble des bénévoles et anciens volontaires de l’association :
Lucas, pour les informations pratiques ;
Désirée, qui m’a notamment accompagné lors des démarches administratives à Poitiers ;
Marie, Cathy, Patrice, Gabriel et tous les autres.
Evidemment, je n’oublie pas mes amis et proches togolais, au Togo et ici.
Mes remerciements vont enfin à toutes les personnes que j’ai rencontrées jusqu’à présent, et en particulier celles qui mènent des projets de développement au Togo.
Terre d'Echanges, association de solidarité internationale reconnue d'intérêt général, favorise le vivre-ensemble à Poitiers et encourage le développement au Togo.
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